BIBLIOGRAPHIE Tu ne pouvais encore supporter cet enfers. Les véhicules passaient et repassaient sous tes petits yeux d'enfants de quelques semaines à peine. Les cheveux crasseux, les yeux noirs au lieu de noisette, la peau emplie de taches rouges brûlantes ; tu asphyxiais dans ton coin. Ça ne faisait que quelques heures que tu étais là après avoir longuement voyager de bras en bras, à travers forêts, villages, villes et d'autres. Tu ne pleurais pas, n'en ayant simplement pas la force. Tu avais faim, soif et tu avais besoin de repos. Tu suivais du regard les passants qui ne prenaient la peine de te prendre. Toujours cette même solidarité on dirait.
Soudainement, tu vis quelqu'un s'approcher de toi ; un homme prit la serviette qui t'enveloppait et la souleva doucement. Enfin de la chaleur humaine. Tu t'endormis lentement.
Tu t'éveillas lentement. Tu étais dans une petite cage sur un petit lit de paille. Tu regardais autour de toi pas le moins du monde rassurée. Tu n'avais plus ta serviette, plus d'odeurs rassurantes avec toi. Tu tremblais. Certaines taches avaient disparues ; les moins graves et polyvalentes. Tu étais toujours en ville, dans des vapeurs de pollutions moins présentes et compressées mais tu étais dans une maison. Tu ne comprenais rien de ce qu'il se passait, tu voyais que quatre murs blanchâtres autour de toi à une distance égale entre toi et chacun des murs. Tu étais surement sur une table vu la hauteur où tu étais et tu attendis sagement que l'on vienne te dire des mots rassurants, des caresses, des câlins, tout ce que tu pourrais attendre d'une mère, d'un père, ou quelqu'un d'une famille, quelqu'un qui pourrait t'aimer, te chouchouter de cadeau à Noël, rire comme pleurer...toutes ces choses qui font que la vie est belle. Mais un autre problème advint : Tu avais faim.
Après quelques pleurs étouffés, l'homme revint avec un biberon de lait chaud que tu acceptas de boire goulûment. Tu le regardais fixement, pour au moins savoir à quoi ressemble ton sauveur : Il avait de beaux yeux bleus, magnifiques même, qui brillaient presque dans la pénombre de la pièce grâce aux quelques rayons faibles de la lumière, de fins cheveux noirs jais, des mains douces et lisses qui te prenaient avec douceur et une chaleur bienfaisante incomparable. Serait-ce un nouveau Papa ? Tu t'endormis avant même d'avoir pu terminer la question qui te rongeait depuis le début.
Quelques années passèrent et tu t'embellissais de jour en jour. Tu étais d'ailleurs sous la protection de ton sauveur qui devint peu après ton père de façon officielle. Il t'avait protéger quand tu avais faillis te retrouver en prison parce que tu es une démone ou servir d'esclave parce que tu es une fée en trafiquant les tests de sang, il s'occupait de toi lorsque tu tombais malade, il t'amenait et venait te chercher à l'école, te berçait le soir quand tu faisais d'horrible cauchemar, te faisait à manger et veiller bien sur toi ; c'était ton Papa parfait rien qu'à toi.
Mais maintenant que tu y penses tu ne connais pas grand chose de lui ; tout ce que tu sais c'est qu'il a eu plusieurs compagnes, peut être même des enfants mais tu n'en savais pas plus que ça. Il t'interdisait aussi de venir dans son bureau ; tu ne savais pas non plus pourquoi mais tu l'écoutais quoi qu'il arrive. Il te laisse aussi de temps en temps seule à la maison :
N'ouvre à personne, je reviendrai dans une heure, ne sors pas et fait très attention
te disait-il avec un sourire attentionné qui était très représentatif de sa gentillesse envers toi. Et tu l'acceptais. Il allait faire des courses ; du moins c'est ce que tu en penses, à chaque fois il revient avec un cadeau pour toi et de la nourriture. Lui il se prend toujours de la viande qu'il mange crue, alors que tu manges ta soupe de légume avec une âme en désert, et s'enferme juste après pendant une quarantaine de minutes dans son bureau. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire ? Même, une fois, par curiosité, tu avais collé ton oreille à la porte où tu avais entendu des cris de douleur. Est-ce la récolte des âmes qu'il fait pour toi ? Rien qu'à cette idée tu avais eu des sueurs froides qui coulaient dans ton dos.
Tout allait bien jusqu'au jour où tu fis la rencontre d'une enfant dans la cuisine, alors que tu t'étais levée pour prendre ton petit déjeuner. Elle avait de courts cheveux bruns, ou rougeâtres, ou même roses ; tu n'avais aucune réelle idée de la couleur de ses cheveux. Elle tourna la tête et posa son regard violet sur toi puis se leva soudainement, tremblant comme une feuille. Tu ne compris pas tout de suite, puis tu tournas la tête et vis ton père, tu souris puis tu regardais la fille. Pourquoi tant de peur dans son regard.
Qui est-ce papa ?
Dis-tu de ta petite voix naïve. Mais il ne dit rien. Il te regardait longuement d'un air plus méprisant que d'habitude et vous laissait seules. Tu fus très surprise ; jamais tu n'avais vu ce regard chez lui. Elle avança vers toi et te prit dans ses bras. Tu fus encore plus surprise par ce geste alors que tu ne la connaissais même pas.
Elle se nomme Lara et elle a 6 ans tout comme toi. En fait, elle est très gentille, souriante, espiègle ; tu l'aimes bien. Mais une question se posait toujours : Tu ne comprenais pas pourquoi elle avait peur de ton père et pas de toi, mais aussi pourquoi il t'avait adressé ce regard ; regard qu'il n'avait jamais posé sur toi jusque là.
Petit à petit, Lara et toi, aviez tissé des liens très fort ; vous partagiez tout. Vraiment tout même l'un de tes plus grands secrets : ton espèce. Elle l'a accepté et, contrairement à toi, elle est humaine. Tu devenais curieusement : Vient-elle du monde extérieur ou elle a toujours vécu, comme toi, ici, dans cette grande demeure ? Est-ce qu'elle connait le monde extérieur et comment elle l'a ressenti ? Tu aimerais savoir tout de même le pourquoi du comment.
Puis un jour tu compris le pourquoi du comment. C'était un matin où tu avais dormis dans le lit de Lara, pourtant à côté du tien, ayant trop peur de l'orage qui a explosé toute la nuit ; quand c'est l'été, quand il fait chaud, ça ne rate pas, quand ça craque, ça craque. Il n'y avait pas de pluie, mais du vent et un temps maussade. Vent qui faisait vibrer les volets[...A terminer...]