Le renouveau ? [Lolita-June] ?

Bon bon bon.

Que vais-je faire aujourd'hui ? Vais-je aller rendre des comptes à mon cher et tendre père ? A vrai dire, il ne me manque pas. Lui non, mais Lara oui. Un rapide coup d’œil à ma montre et je prends conscience qu'il est encore trop tôt pour la déranger.
Mais il faut que je fasse quelque chose. Sinon je vais devenir folle. L'air est insoutenable.
A cette pensée, mon corps eût une réaction de rejet ; les plaques rouges revenaient, les yeux me brûlaient et me souffle se faisait court.
Ni une, ni deux, j'entasse quelques bricoles dans un sac et je fuis mon habitation de fortune.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, je ne vis pas dans le centre de la ville. Aucun être de mon espèce ne le pourrait. Nous sommes trop sensible. Ce n'est pas une mauvaise chose en soit mais il est presque impossible pour nous de nous fondre dans la masse. Même avec un masque nos corps se marquent de façon trop visible pour cacher notre réaction à cet air mortel. Je vis en périphérie, près des terres de la Reine et du Roi. Ainsi, dès que mes réactions sont trop violentes car saturation du quota que l'on peut supporter, je cours prendre un bain frais en son sein. Et c'est ce que je vais faire.


Inspire. Expire. Inspire. Expire.
Assise près du lac le plus proche dans une herbe douce et fraîche, mon corps commence à peine à se calmer. Les plaques ne me grattent plus et la couleur à l'instant vive commence à mourir.
Le malaise me prend lorsque je prends conscience de l'état de mes vêtements : ils viennent de la ville, avec toute la pollution qu'ils peuvent absorber.
Un coup d'oeil à droite. Un coup d'oeil à gauche.
Personne.
Bon. Pas le choix.
Je déboutonne soigneusement ma robe du jour et sort un spray de mon sac. J'allonge ainsi mon vêtement sur le sol et je le vaporise consciencieusement. Ma robe, mes sous-vêtements jusqu'au chaussettes, chaussures et même le foulard attachant mes cheveux passent à la stérilisation. Puis vient au tour de ma peau et surtout de mes cheveux.
Une fois cette quête accomplie, mon moral n'en est que meilleur. Pour mes vêtements, je ne peux qu'attendre que le soleil les sèche, mais pour ma peau il y a un autre moyen : L'eau.
Sans plus attendre, je plonge dans l'eau claire du lac.
Un poil fraîche mais cela fera l'affaire.
L'eau pure n'est que bien-être contre le corps d'une fée.

Clic. Clic. Clic. Clic.
Un bruit m'arrache à mes pensées et mon bien-être dans l'eau fraîche.
Clic. Clic. Clic. Clic.
Étrange, ce n'est pas un bruit de branche, ni un bruit de vent. Rien ne correspond à des éléments naturels.
Donc c'est quelqu'un. Et visiblement, quelqu'un qui approche à grands pas étant donné que les petits bruits se dirigent droit sur moi.
Pas le temps de sortir, s'habiller et de fuir. Je plonge.
Ni une, ni deux, j'immerge ma tête dans le liquide et attend patiemment de voir si une silhouette va passer et s'éloigner.
Je garde un maximum mon calme, dans le pire des cas, je sortirai mes ailes et volerai me mettre à l'abri. Du moins si c'est une espèce ne sachant pas voler. Quoi que, en y réfléchissant bien, en forêt il n'y en a pas beaucoup, des prédateurs avec des ailes, en général, ils sont tous en montagne. Je ne devrai pas craindre grand chose.
Pour oublier un peu ma position, je tente de me raisonner, et de me rassurer.
Ce qui finit par donner l'effet inverse.
En effet, je suis actuellement en train de tenir ma respiration sous l'eau, nue, sans défense à cause de quelqu'un dont je ne sais rien, qui approche dans les environs. Sauf que, qui dit eau, dit mouillé n'est-ce pas ? A votre avis, comment vont être mes ailes si je les sors ? Oui oui, mouillée. Donc je serai dans l'incapacité de voler.
N'est-ce pas merveilleux ? Non pas vraiment.
Je suis coincée.


Je ne sais pas combien de temps je suis sous l'eau, mais c'est long, très long. Devrais-je reprendre mon souffle le plus discrètement possible ? Devrais-je rester quoi qu'il m'en coûte ? Mais est-ce que je ne devrais pas reprendre mon souffle au cas où je ne sois découverte et que je dois fuir ?
Bon tant pis. Je tente.
Je remonte le plus lentement possible et sort le haut de mon crâne jusqu'à mon nez pour inspirer et expirer tout en cachant le plus possible mon corps.
J'observe. Prête à fuir.